Le verger-maraîcher
Associer arbres et légumes au champ
Mieux valoriser l’espace et les ressources en productions fruitières et légumières
Construire des complémentarités pour intensifier la production
Les systèmes de verger-maraîcher permettent de produire sur une même surface une culture légumière et une culture fruitière. L’objectif est d’associer dans le temps et l’espace une diversité de plantes complémentaires formant plusieurs strates de végétation.
Le verger-maraîcher suscite un engouement grandissant, car il permet de répondre à des besoins croissants tels que la demande en produits frais de provenance locale.
De plus, l’intensification de la production à la surface est une réponse à un foncier toujours plus cher et contraint, en lien avec une urbanisation croissante ou un accès à la terre réduit.
Les porteurs de projets qui s’orientent vers le verger-maraîcher tirent souvent leur inspiration de la permaculture et des pratiques de maraîchage sur sols vivants. Les vergers-maraîchers sont souvent développés dans le cadre de micros fermes sur petite surface (< 5 hectares) avec un faible capital de départ. Ce type d’agroforesterie est parfois poussé à l’extrême sous la forme d’un jardin forêt. Pour autant, ces systèmes offrent également des solutions techniques et économiques intéressantes pour les cultures légumières et fruitières à plus grande échelle.
Des bénéfices écologiques et agronomiques
La forte dimension agroécologique de ce système limite les externalités négatives tout en maintenant une productivité élevée. Le verger-maraîcher induit une efficience de la production par unité de surface grâce à l’association des cultures visant une optimisation de l’énergie solaire. L’introduction de l’arbre permet une meilleure régulation des risques liés au changement climatique grâce aux effets microclimatiques qui en découlent (ombrage, protection du vent, humidité) et permet d’assurer une production agricole plus stable.
Des systèmes exigeants et évolutifs
La combinaison spatiale de plusieurs cultures et arbres rend le système complexe. Cette caractéristique implique des itinéraires techniques rigoureux et une compréhension fine des complémentarités entre plantes.
Par ailleurs, il est essentiel d’évaluer la charge de travail induite afin d’anticiper au mieux les pics et les creux d’activité tout au long de l’année. Le maraîchage est contraint par un rythme soutenu et constant au cours des saisons de production, tandis que l’arboriculture suppose des investissements conséquents pour mettre en place et faire évoluer l’outil de production. Ces éléments seront importants à prendre en compte pour prévoir l’organisation du travail dans le temps.
Le verger-maraîcher peut aussi être considéré comme une étape agricole de transition : il permet de produire des légumes les premières années, le temps que les arbres se développent. Ainsi, une bascule progressive s’opère d’une production de plantes annuelles (légumes) vers une production de plantes pérennes (fruits). Cette pratique est utilisée traditionnellement dans de nombreuses régions arboricoles.