La Ferme des Escuroux
Un terrain d’expérimentation en agroforesterie, agroécologie, en autonomie alimentaire et énergétique.
Informations générales
- Élevage
- Maraîchage
- Ovins
- Poules pondeuses
L'exploitation
La Ferme des Escuroux est un lieu de vie de 1,7 hectare investi par Mathieu Foudral en 2012. C’est à la confluence du Lot, de l’Aveyron et du Cantal, près de son village natal, que Mathieu décide de bâtir son projet de ferme en permaculture.
A son arrivée, le terrain ne comportait pas un seul arbre, uniquement de l’herbe, une maison à rénover et deux ruines. Il décide alors d’en faire un terrain d’expérimentation en agroforesterie, agroécologie, en autonomie alimentaire et énergétique.
La terre est sablo-limoneuse dans certaines zones et sablo-argileux dans d’autres. C’est donc un sol très filtrant et pauvre en matière organique, à 500 m d’altitude dans la partie basse du Cantal. De plus, il s’agit d’un terrain entièrement en pente (autour de 25% de haut en bas), orienté plein sud.
Mathieu a toutefois su transformer les inconvénients en force et la pente en opportunité, pour produire des ressources transformées ensuite pour nourrir sa famille. Pour répondre à l’exposition plein sud et aux étés chauds, il s’adapte en permanence grâce à l’arbre sous toutes ses formes, à des techniques innovantes et un choix d’essences adaptées.
La démarche
Dès son arrivée sur la ferme, l’objectif de Mathieu n’est pas la production en masse, ni la commercialisation des ressources alimentaires produites. La surface et la nature du sol ne s’y prêtent pas. Il souhaite seulement travailler sa résilience, expérimenter et développer des alternatives alimentaires et énergétiques.
Il cherche à créer des systèmes autonomes, durables et productifs en s’inspirant des principes de l’agroécologie et en s’appuyant sur l’intégration d’arbres sur la ferme. Jardin forêt, haies fruitières, petits élevages et potagers ont alors pris possession de l’espace.
Au sein de sa ferme, Mathieu ne produit pas uniquement des légumes. Selon lui, ils ne suffisent pas à garantir une alimentation variée et équilibrée et sont bien trop gourmands en intrants (énergie et eau en particulier). Dans le jardin-forêt, on retrouve également des légumes vivaces, plantes aromatiques, plantes sauvages comestibles et beaucoup de fruitiers (classiques, petits fruits, vignes).
Sa volonté est d’ailleurs de privilégier la production qui vient des arbres parce qu’elle nécessite moins de ressources et d’entretien. Toutefois, il cherche constamment à adapter ses pratiques et cultures aux évolutions climatiques, au terrain et aux conditions dont il dispose.
Au-delà de la production, Mathieu s’est lancé dans la transformation des ressources obtenues, en commençant avec les châtaignes. Il produit ainsi de la farine notamment utilisée pour la préparation de galettes, soupes, sauces…
Les spécificités des systèmes agroforestiers
Mathieu a également développé un petit cheptel. Il dispose en effet d’une dizaine de poules et d’environ 6 brebis. Ces animaux pâturent les quelques espaces herbagés, non plantés pour le moment, et sont nourris en partie grâce aux fourrages ligneux présents sur la ferme. Pour favoriser cette ressource alimentaire, les tilleuls, frênes ou encore noisetiers sont taillés en trognes ou en cépées.
Sur la ferme, Mathieu produit des légumes (ail, oignon, pomme de terre, maïs, courges…) mais aussi des plantes vivaces et des plantes sauvages. Il dispose également de haies fruitières pour la production de fruits, complétées par la présence d’un verger multi-étagé sur baissières. Au sein de ce verger, on retrouve des arbres producteurs de petits et gros fruits, comme le pommier, le groseillier, le poirier, le prunier, l’abricotier, le pêcher…
Après avoir remarqué que les étés très chauds endommageaient les strates les plus basses du verger multi-étagé, Mathieu a décidé de mettre en première ligne des plantes du sud comme le feijoa, l’arbousier et le figuier. Elles amènent de l’ombre et forment une ligne protectrice en plus de leur future production.
L’objectif pour la Ferme des Escuroux est de poursuivre les expérimentations notamment dans l’adaptation au changement climatique tout en continuant à organiser des stages sur l’exploitation.