La Ferme de Montchevillon

Un troupeau de vaches alimenté par des arbres fourragers

Ferme de Montchevillon

Informations générales

Localisation Oulchy-la-Ville (02)
Type de production
  • Élevage
Élevages
  • Bovins
Nombre d’arbres Plusieurs milliers
Longueur de haies 6 Km
Surface 45 hectares

L'exploitation

Ferme de Montchevillon

L’exploitation d’Adrien Messéan, la Ferme de Montchevillon, s’étend sur 45 ha, dont 25 ha autour de la ferme et 20 ha éloignés pour le foin et les pâtures. Adrien et sa famille pratiquent l’agriculture biologique depuis 45 ans. 

La ferme se situe dans une région orientée davantage grandes cultures, où l’élevage n’est plus très présent, et même plus du tout sous forme bocagère. Pendant 30 ans, les parents d’Adrien ont élevé des vaches laitières pour la transformation fromagère et, depuis 10 ans, Adrien a introduit sur l’exploitation un troupeau de vaches allaitantes limousines. 

La ferme dispose d’un contexte hétérogène avec des zones humides, sableuses et caillouteuses, et une possibilité de culture mais sur de petites surfaces (1/4 de la SAU). La famille Messéan a planté plusieurs kilomètres de haies dès 1980, puis a développé une démarche agroforestière à l’échelle de la ferme dès les années 2000.

La démarche

La démarche d’Adrien et de ses parents a été de laisser le ligneux pousser spontanément dans les clôtures et en bord de parcelles. Il n’y en avait pas du tout quand la famille s’est installée. Ils ont aidé la régénération naturelle à se développer via la plantation ponctuelle et le bouturage en zones humides. Ces ligneux servent à améliorer le taux de matière organique des terres, couper le vent, le soleil et, sujet très important pour la ferme, ils sont un point fort pour l’alimentation du troupeau.  

Adrien a constaté, lors d’une récolte de bois dans l’été 2005 que les vaches consommaient les feuilles de frêne au sol et les aulnes lorsqu’ils séchaient. Progressivement, il a pris conscience du potentiel que représentait la ressource ligneuse sur sa ferme. A l’époque, les arbres présents sur la ferme produisaient un complément encore faible en fourrage. Désormais, Adrien plante et valorise des arbres directement dans le but de produire du fourrage issu de ligneux et de les faire pâturer. L’ancien système de pâturage tournant utilisé pour les vaches laitières a d’ailleurs été conservé pour les vaches allaitantes grâce à la délimitation de petites parcelles adaptées au troupeau. 

L’arbre est très important pour l’aspect fourrager et pour le bien-être animal puisqu’il protège le troupeau du soleil, du vent, etc. Les parcelles soumises aux aléas climatiques en profitent également. L’arbre, non seulement apporte de la matière organique, mais joue aussi un rôle protecteur. 

«

On a essayé, au fil du temps, de laisser pousser les ligneux, il n’y en avait pas du tout quand mes parents sont arrivés. On les a aidés, avec de la plantation, du bouturage, ça s’est fait sur un grand laps de temps.

»

Adrien Messéan - éleveur de vaches

Taille d'une haie par Adrien Messéan

Les spécificités des systèmes agroforestiers

Vaches de la Ferme de Montchevillon

La ferme de Montchevillon dispose d’une diversité d’aménagements agroforestiers. Elle abrite des haies, des arbres isolés, des bosquets, et des bois pâturés. Parmi les 45 essences d’arbres et d’arbustes, on retrouve notamment le saule, le frêne et le peuplier, le troène, le cornouiller sanguin, etc.  

La gestion des arbres varie selon les essences. Pour certaines d’entre elles, Adrien n’a pas besoin de revenir tailler après la première taille, les animaux s’en chargent par pâturage direct (haie fourragère pâturée). D’autres ont une croissance rapide, il est donc nécessaire d’avoir recours à une intervention manuelle mécanique. Adrien utilise également les techniques de trognage et de plessage sur certains arbres pour améliorer leur productivité et leur praticité d’exploitation. 

Pour compléter le tout et optimiser la valorisation des ligneux, en plus de l’alimentation des animaux, Adrien produit du broyat (bois raméal déchiqueté) en litière pour diminuer la consommation de paille. Il dispose d’une déchiqueteuse pour petits bois produisant de fins copeaux. Le fumier issu de la litière, avec ces copeaux, est épandu dans les terres avec un taux de matière organique plus faible, les plus sableuses. 

L’objectif poursuivi sur la Ferme de Montchevillon est de rendre son système fourrager toujours plus fonctionnel et performant, en travaillant les haies, en poursuivant l’utilisation du trognage et du plessage, et en complétant les plantations.