La Ferme de la Patte d’Oie
Un élevage de canards sous les arbres en autonomie
Informations générales
- Élevage
- Grandes cultures
- Canards, Oies
L'exploitation
Robert et Georgette Pérès travaillent à la ferme depuis les années 1970. Aujourd’hui à la retraite, leurs fils Pierre et Philippe ont repris la gestion de leur exploitation, accompagnés du reste de la famille, également investie dans le projet. Maxime, le fils de Pierre est installé sur la ferme depuis 5 ans. La ferme emploie également 20 personnes sur les différentes activités : cultures, élevage PAG (prêts à gaver), gavage traditionnel, abattage et conserverie, chambre et table d’hôtes et atelier de méthanisation.
La famille Pérès élève des canards mulards depuis près de 30 ans. La totalité de la production issue de l’atelier d’élevage est gavée, transformée dans un atelier en commun et vendue à la ferme. La ferme est autonome sur l’alimentation des canards grâce aux 133 ha de cultures. Maïs, blé et soja toasté sur la ferme permettent de nourrir les 40 000 PAG et les 15 000 canards gavés.
Les parcours des canards ont été aménagés avec 5 km de haies champêtres et représentent 15 ha en agroforesterie (alignement d’arbres espacés de 16 m). Ces plantations incitent les canards à sortir des bâtiments et à utiliser l’ensemble de la surface. Elles leur procurent de l’ombre et une source d’alimentation supplémentaire grâce à l’introduction d’arbres fruitiers.
La démarche
La Famille Pérès a entrepris des plantations sur ses parcours canards en IGP dès 1997. Puis, tous les ans ou 2 ans, de nouveaux arbres ont été intégrés en fonction du calendrier et des actualités de la ferme.
Pour ces plantations, la Ferme de la Patte d’Oie a été accompagnée par Arbre et Paysage 32. L’aménagement a été réfléchi au cas par cas. Chaque parcours est différent, composé de haies, arbres fruitiers, arbres forestiers…
Pour l’alimentation des canards, l’objectif de la ferme était d’atteindre l’indépendance totale. Les canards sont nourris avec des céréales cultivés à la ferme. Pour leur procurer une alimentation de qualité, la Famille Pérès a choisi de mettre en place une agriculture raisonnée et de conservation des sols.
Des pratiques agroécologiques sont mobilisées sur les parcelles comme l’agroforesterie, l’utilisation de couverts végétaux, le désherbage mécanique, les semis simplifiés ou encore l’apport régulier de digestat issu de la méthanisation.
Plus récemment, la ferme s’est dotée d’une unité de méthanisation pour la production de biogaz à partir des déjections animales, valorisé sur la ferme. A cette méthanisation s’ajoute la présence de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments agricoles. Cela rend la ferme également autonome au niveau énergétique.
Les spécificités des systèmes agroforestiers
Les céréales pour l’alimentation des canards sont cultivées sur la ferme. Il s’agit principalement de maïs mais aussi de blé, de soja et de tournesol. Les animaux se nourrissent également de la production des arbres dans les parcours, c’est-à-dire de mirabelles, prunes, figues, noisettes et même de petites cerises.
La méthanisation permet la production d’électricité, de chaleur sous forme d’eau chaude, mais aussi de digestat. Ce digestat est ensuite répandu dans les champs. Il permet de fertiliser les sols et de supprimer le recours aux engrais chimiques. Pour les parcours volailles, des re-semis sont fréquemment réalisés en raison d’une dégradation rapide de l’enherbement des parcours par les canards.
A propos de l’entretien des arbres, la Famille Pérès a décidé d’externaliser l’activité de taille des haies, en raison des risques du métier (retour de branches) et d’un manque de matériel adapté sur la ferme.
Le bois produit est valorisé dans la production de bois de chauffage à partir des grosses branches de fruitiers et d’arbres forestiers. Cette production est également externalisée. La ferme est ainsi autonome en paillage et bois de chauffage.
A présent, l’objectif de la Famille Pérès est de travailler davantage les rotations culturales en s’appuyant sur la MAEC dans laquelle elle s’est engagée pour une durée de 5 ans.